Lorsque l’on se lance en freelance, c’est vraiment la question qui fâche, ou du moins qui va susciter des interrogations, voir des craintes !
“Quel statut dois-je prendre Arnaud ? (J’ai peur… aide-moi…) “ C’est ce que j’entends quand on me demande mon avis sur la question.

Mon retour d’expérience et mon avis, là, tout de suite, maintenant.

Tour d’horizon de ma situation personnelle et de mon expérience sur ce sujet délicat du statut en freelance. Sujet épineux, on est tous sur un pied d’égalité par rapport à l’administratif… on n’aime pas !
Alors se lancer dans des démarches n’est jamais chose aisée et agréable. Si on pouvait s’en passer, on signerait tous… mais non !

Rapide retour en arrière, en 2013, nous prenons une année sabbatique, nous voyageons en France et à l’étranger, merveilleuse expérience (faites-le !), mais le sujet n’est pas là aujourd’hui.

On avait vu ça par exemple…

Nous revenons en France et décidons de changer de région (Île-de-France vers l’Hérault), avec la volonté de lancer nos activités respectives en tant que freelance (Delphine en tant que graphiste et moi dans le web).

J’avais déjà eu un statut d’autoentrepreneur quelques années auparavant pour la réalisation de petits projets, principalement des sites web, donc j’avais cette première expérience pour moi.

J’ai alors réactivé ce statut à notre retour en France, pour bénéficier de la simplicité des démarches qu’il offre.

Après une belle première année d’activité, me voila obligé de changer de statut (le palier de l’époque pour le chiffre d’affaires n’était pas celui d’aujourd’hui pour le statut d’autoentrepreneur).
Il me faut alors clôturer mon statut d’autoentrepreneur et trouver une autre façon de procéder. Je prends conseil auprès d’une amie freelance, et de son  comptable de l’époque (qui deviendra le mien).
Après un entretien avec ce dernier pour lui présenter mon activité, il me conseille d’ouvrir une EURL, ce que je fais.
Les années passent, l’expérience s’accumule, les missions s’enchainent, le climat se réchauffe (hors sujet) et mes envies évoluent aussi.

En 2021, changement de cap, changement d’approche, je décide de clôturer mon EURL (avec petit pincement au cœur, rapidement mis de côté) et je réouvre de nouveau mon statut d’autoentrepreneur (best choice ever !)

Pourquoi ce choix ?
Un léger raz le bol de l’administratif, de la lourdeur d’une société.
Le manque de liberté (je m’explique plus bas).
Les charges.
Mon activité et mes envies qui évoluent.
Suffisamment d’éléments pour que je prenne cette décision.

Et oui, pendant 7 ans, j’ai eu ma société sous ce format, une EURL.
Désolé, je ne pourrai pas vous donner d’information sur les SASU, autre statut souvent préconisé, mais si vraiment tu veux des infos… tu en trouveras sur le net 🙂

Reminder, après avoir fait une belle année en autoentrepreneur, j’ai été contraint de changer de statut, on m’a alors conseillé d’ouvrir une EURL (on = mon futur comptable, et une amie freelance déjà en place)

J’ai suivi les conseils avisés que l’on m’a donnés à l’époque (sans regret) et j’ai pu développer mon activité comme je le souhaitais.

Allez, on rentre dans le vif du sujet, combien ça coûte tout ça ?
Bon, c’est loin, mais de mémoire, il m’a fallu prévoir des frais de création, de parution et un capital à apporter pour créer la société, je pense que tout mis bout à bout, l’enveloppe était de 1500 euros.

Concernant les frais pour ce type de société, il va falloir prévoir l’aide d’un comptable, c’est très fortement conseillé, je dirai même que c’est indispensable.
Un comptable vous coutera entre 100 et 200 euros par mois en fonction des cabinets.

En termes de frais, vu que l’on parle argent, prenez en compte les charges. Il vous faudra compter à peu près l’équivalent de votre salaire.
Je m’explique, si je souhaite me verser 2000 euros par mois, il me faudra prévoir 2000 euros de trésorerie pour les différentes charges / impôt à régler (et cela hors impôt sur le revenu).
Donc, on peut parler de 50% de diverses taxes (c’est plus proche des 45% mais quand même), c’est beaucoup…

Ok ok, on parle de cet aspect – les charges – qui peut freiner, mais il y a des points positifs.

Vous pouvez acheter votre matériel informatique via votre société, cela vous évite de le payer avec votre “salaire”.
En gros : vous payez avec votre société un appareil à 300 euros > c’est 300 euros que vous n’aurez pas à sortir de vos comptes en banque perso > sur votre salaire de 2000 euros, c’est très appréciable n’est-ce pas ?

Ensuite, vous pouvez aussi passer des dépenses liées à votre activité (repas, transport, déplacement pro, fournitures) sur votre société. Cela allège aussi les dépenses qui viennent directement de votre argent personnel (quand c’est sur la société, ce n’est pas de l’argent que tu sors en salaire).
Tout ça passera dans vos charges.

Autre point intéressant en EURL, il n’y a pas de plafond de chiffre d’affaires, que vous réalisiez 10k, 50k ou 200k à l’année, pas de souci.

Encore un petit avantage intéressant, vous pouvez passer une prévoyance ou un contrat de retraite complémentaire sur votre EURL, pour bénéficier d’une meilleure couverture santé et anticiper le futur.

Pour conclure sur ce statut d’EURL, il est pour moi intéressant et se justifie si vous prévoyez de faire des dépenses récurrentes et des frais réguliers.
Aussi, si vous souhaitez pouvoir faire appel à des prestataires, cela sera plus judicieux d’être sur un statut de société (EURL, SARL, SASU…)

Il y a un peu d’administratif à prévoir, envoyer vos factures à votre comptable, prévoir les rendez-vous annuel de bilan comptable, rien de compliqué, mais c’est à prendre en compte.

Par contre, la clôture d’une société ne se fait pas du jour au lendemain, alors anticipez ! Et surtout, préparez-vous à être un peu taxé (ironie)

Passons désormais au statut d’autoentrepreneur (ou micro entreprise).
J’ai décidé de rebasculer sur ce statut en fin d’année 2021, pour diverses raisons énumérées plus haut dans l’article.

Rentrons un peu dans le détail, pour vous expliquer ce choix :

* Un léger raz le bol de l’administratif, de la lourdeur d’une société
Alors comme je le disais, il n’y a pas énormément d’administratif, mais il y en a ! Des courriers, l’URSSAF, la CIPAV, les factures à envoyer… Et plein de petites choses dont on n’a pas idée, mais qui suscitent des questions et donc des mails et des échanges avec le comptable… résultat : du temps et de la charge mentale.

* Le manque de liberté (ressenti perso)
Pour se payer 2k (par exemple) par mois, il faut donc faire 4k sur le mois pour être à l’équilibre, au niveau des charges, taxes, etc…
N’oubliez pas qu’en freelance il n’y a pas de congés payés, donc il faut bien évidemment faire plus pour pouvoir prendre des vacances sereinement… Bref, raz le bol d’aller chercher toujours plus. Par exemple, en autoentrepreneur, pour se payer 2k, il faut aller chercher 2.5k, c’est déjà plus raisonnable. J’ai aussi, par effet de bord, un peu plus de temps pour moi et mes projets persos, et ça, ça vaut très cher !

* Les charges
Trop de charges tuent les charges… Je ne remets pas en compte le système, ce n’est pas le sujet. Mais on revient sur le point précédent, il faut aller chercher beaucoup de contrats. Aujourd’hui, je prends moins de missions, mais j’ai plus de temps pour chacune d’elle.

* Mon activité et mes envies qui évoluent
À ce jour, j’ai une activité récurrente que je complète avec mon activité en autoentrepreneur.  J’ai de ce fait évolué dans mon activité de freelance. L’année prochaine sera peut-être différente, ou pas. C’est aussi cette incertitude qui fait le charme de ce mode de travail (si on n’est pas trop fan de la monotonie, on est comblé). Et qui sait, je retournerai peut-être sur un statut de société un jour.

Maintenant que j’ai passé en revue les points qui m’ont fait rebasculer sur le statut d’autoentrepreneur, je vais rapidement vous présenter ses avantages et ses inconvénients.

Commençons par le bon côté du statut, les charges !
Oui, vous serez taxé à plus de 20% sur votre CA mensuel (opté pour une déclaration mensuelle, c’est bien plus pratique), c’est une somme, mais cela comprend aussi votre impôt sur le revenu ! Pas de mauvaises surprises sur ce point.

Ensuite, la simplicité du statut, dans sa partie administrative… effectivement, il n’y a rien à faire hormis sa déclaration mensuelle.
Que demande le peuple ! Personnellement, rien de plus que ça ! Avoir l’esprit tranquille (rappelez vous la charge mentale)
Pas de facturation de la TVA en dessous du premier seuil de 36k de CA annuel.

Bon par contre, en contrepartie, le seuil de 32k est limitant, au-dessus, on doit facturer et déclarer la TVA.
Il y a un autre seuil limite pour ce statut (72k), au-dessus duquel on ne peut rester en Autoentrepreneur.
On ne peut pas déduire des charges sur ce statut, pas d’achat de matériel, de frais kilométrique et tout ce genre de chose.

Pour conclure ce combat des statuts, je dirai que chaque statut correspond à un type d’activité, un besoin, une façon de travailler et un souhait d’évolution propre à chacun.
Ma bascule d’EURL vers AE s’est fait par un besoin de plus de souplesse, je me sentais trop dépendant de ma société, j’ai préféré tourner la page et revenir sur quelque chose de plus simple. Back to the basics Bro’ !

J’ai été très épanoui et satisfait pendant les 8 années d’existence de mon EURL.
Aujourd’hui, être en autoentrepreneur me convient parfaitement.
Demain ? We’ll see, tout est possible.

Salutations ! 😎

NB : je vous laisse quelques photos de mon road trip de 2013… Si ça peut vous inspirer 🙂